Une exposition-hommage au photographe français Matthieu Chazal (1975–2024), lauréat de nombreux prix.
Matthieu découvre Odessa en 2011 — une ville dont il tombe aussitôt amoureux — puis y revient à plusieurs reprises après le début de l’invasion russe à grande échelle, dès le mois de mars 2022.

Chazal a documenté la vie sur les lignes de fracture entre Orient et Occident. Hédoniste et bon vivant, il a passé près de deux décennies à parcourir les rivages de la mer Noire et de la Méditerranée — des Balkans au Caucase, de la Grèce à l’Arménie, de l’Ukraine à la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran — à la recherche de beauté. Mais sa quête l’a sans cesse ramené à la laideur de la guerre.

Il ne se considérait pas comme un photographe de guerre — une étiquette qu’il détestait. Pourtant, Chazal laisse un témoignage saisissant de certains des conflits les plus dévastateurs de notre siècle. Philosophe de formation et d’inclination, il a produit des méditations obliques et profondément humaines sur la vie avec — et malgré — les horreurs de la guerre. Les soldats y boivent du thé entre deux combats, somnolent au soleil, se baignent dans une rivière. Les gens continuent d’acheter, de rire, de se marier. La guerre n’apparaît qu’en filigrane : un pont effondré, un parapluie brisé. Ici, c’est la vie qui occupe le devant de la scène, d’autant plus vibrante qu’elle est fragile.

L’exposition présentait des œuvres tirées de Levant, le livre publié peu avant sa mort, ainsi que des photographies inédites d’Ukraine. Accueillie par la galerie municipale ArtOdessa, elle a été rendue possible grâce au soutien du British Sutasoma Trust, en partenariat avec les galeries HEGOA et Taylor à Paris, Picto, Imprimerie Escourbiac, Éditions Odyssée et le Centre National des Arts.

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